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Repenser la stratégie de son PEA au-delà de l’Hexagone
information fournie par Les sélections de Roland LASKINE 05/09/2025 à 14:26

Un trader vu de dos (Crédits: Adobe Stock)

Un trader vu de dos (Crédits: Adobe Stock)

Le 5 septembre 2025

Les investissements ont les yeux braqués sur le calendrier des « réjouissances » à venir : 8 septembre, vote de confiance du gouvernement ayant de fortes chances de faire tomber François Bayrou ; 10 septembre menaces de blocage de l'économie française ; 12 septembre risque de dégradation de la note financière de la France par l'agence Fitch, sans oublier la grève générale annoncée pour le 18 septembre. Difficile avec un tel programme de voir l'avenir en rose sur la cote française. Toutefois, comme c'est souvent le cas en pareil occasion, la grande catastrophe que tous les experts nous prédisent a peu de chance de se produire. La France reste un grand pays, considéré comme un emprunteur fiable sur la scène internationale et la BCE veille au grain. En cas de besoin, elle saura monnayer son aide en échange des réformes structurelles que nos hommes politiques n'ont pas de courage de mettre en œuvre.

Ce n'est donc pas demain que nous mettrons la clé sous la porte. Le plus grand danger auquel les détenteurs de PEA sont confrontés, ce n'est pas une crise financière de grande ampleur, mais une poursuite de la dégradation de la situation actuelle, avec de lourdes conséquences sur le niveau de valorisation des actions françaises. Depuis la chute des marchés intervenue début avril, avec la mise en place des premiers droits de douane décidés par les États-Unis, tous les grands indices boursiers mondiaux sont repartis à la hausse. Seul notre CAC 40 national s'inscrit en baisse de plus de 4%. Le Dax allemand affiche un gain de près de 6% sur les six derniers mois et le Nasdaq caracole en tête avec un gain de 15%. Même le MSCI China, pourtant confronté à une situation intérieure et extérieure difficile, gagne 11% sur la même période.

La sous-performance désormais bien établie des actions françaises constitue le reflet du dérapage de nos finances publiques et de la perte de la compétitivité de nos entreprises, y compris celle de nos meilleurs fleurons industriels. Ceux-ci n'ont pas démérités, mais ils sont pris dans la nasse du poids de la fiscalité, ainsi que des contraintes sociales et administratives qui les entravent. Contrairement aux craintes des experts, les taux d'intérêt français n'ont pas explosé à la hausse, mais ils se raidissent de façon inexorable. Le rendement des emprunts d'Etat à 30 ans a franchi le seuil des 4,50%, niveau correspondant à la crise de l'euro de 2011. Autour de 3,50%, le taux 10 ans n'y est pas encore, mais les tensions sont visibles.

Le Dax allemand affiche un gain de près de 6% sur les six derniers mois et le Nasdaq caracole en tête avec un gain de 15%.

Le Dax allemand affiche un gain de près de 6% sur les six derniers mois et le Nasdaq caracole en tête avec un gain de 15%.

Dans un tel contexte, les investisseurs individuels doivent impérativement se soucier de la diversification de leurs actifs hors des seules actions françaises. Pour rappel, les règles de fonctionnement des PEA autorisent de mettre en portefeuille l'ensemble des actions d'entreprises ayant leur siège social dans un des 27 pays de l'Union Européenne. Le terrain de jeu est considérable. La réglementation autorise aussi à placer dans son PEA des parts de Sicav ou de fonds investis dans des actions de sociétés ayant leur siège dans la zone euro. A noter que cette obligation se limite à 75% de l'actif géré, le reste des étant libre de toutes contraintes géographiques (une prérogative réservée aux gérants professionnels, à laquelle les particuliers n'ont pas droit). Ces derniers ont en revanche la possible d'acquérir des parts d'ETF dits synthétiques, permettant d'investir sur à peu près tous les grands marchés mondiaux, notamment à Wall Street ou en Asie. Ceci, en ayant recours à des contrats de SWAP qui parviennent à répliquer à peu près tous les indices internationaux et sectoriels.

Ces produits ont largement contribué au succès de notre sélection de trackers Monde, avec une belle progression de 6,5% sur les six derniers mois, alors que le CAC 40 est resté tanqué dans le rouge. Notre performance a été portée par deux choix stratégiques majeurs. Le premier a consisté à privilégier les valeurs financières européennes (banque et assurances) qui se sont très bien comportées au printemps et au début de l'été. L'autre gros contributeur est constitué des positions prises sur le tracker Amundi Nasdaq PEA et sur l'ETF iShares World. Puis, après plusieurs faux départs, du réveil de la Bourse chinoise dont nous avons pleinement bénéficié avec notre ETF Amundi MSCI China.

Notre portefeuille Défensif, constitué d'actions européennes détenues en direct, n'a pas profiter des mêmes opportunités, mais l'ouverture de l'actif à des valeurs non françaises, comme les Deutsche Telekon, Commerzbank toujours en portefeuille, mais aussi Infineon, Henkel ou Beiersdorf, a soutenu la performance restée positive sur les six derniers mois. La même stratégie aplliquée au portefeuille Offensif n'a pas produit d'aussi bons résultats, mais nous sommes parvenus à limiter son repli à 0,44% sur la même période. A l'exception, d'Allianz qui nous donne pleine satisfaction, et de SAP AG vendu en cours de route, nos autres prises de participations se sont révélées moins concluantes.

Quelle stratégie pour le mois de septembre ?

Quelle stratégie pour le mois de septembre ?

Quelle stratégie pour le mois de septembre ? En restant fidèle à notre raisonnement consistant à penser qu'il y a plus à redouter d'une poursuite de l'effritement des valeurs françaises, que d'un krach financier retentissant, la stratégie la plus raisonnable va consister à renforcer toujours plus la part des valeurs européennes dans les portefeuilles. Toute la question est de savoir dans quelle direction il convient de diriger les recherches. Miser sur les valeurs allemandes, qui devraient profiter du vaste plan de relance mise en place par le gouvernement de Friedrich Merz, dans un contexte de baisse des taux directeurs dans la zone euro et du recul du prix de l'énergie, paraît être une option de diversification tout à fait prometteuse. L'idée n'est pas de limiter nos choix aux valeurs d'armement, financières ou du secteur de la distribution qui bénéficient d'un contexte très porteur, mais aussi de revenir sur les grands groupes exportateurs (industrie, aéronautique et automobile) qui sont parvenus à limiter les dégâts du côté des droits de douane imposés par les Etats-Unis. Toutes ces affaires affichent des multiples de valorisation revenus à des niveaux raisonnables. Les valeurs technologiques néerlandaises, comme ASML, ASM International ou Philips N.V., disposent aussi d'un bon potentiel de rebond après les baisses récentes.

Enfin, du côté des valeurs françaises, il n'y a pas lieu de se précipiter, mais il n'est pas non plus question de les jeter aux orties. Une fois que la situation sera éclaircie, ce n'est pas vers les valeurs défensives qu'il conviendra de se tourner, mais plutôt vers les grands groupes exportateurs. Le coup de bambou de 15% que nous asséné Donald Trump est loin d'être négligeable, mais le pire du stress lié à l'augmentation des tarifs douaniers est maintenant derrière nous.

Bonne lecture et bon week-end à tous,

Roland Laskine

2 commentaires

  • 18:52

    Faut cliquer dans les 4 portefeuille dans la rubrique


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